Des montagnes et des chiens
Je retrouve enfin le sentiment du voyage, isolés sur ces plateaux immenses, nous pédalons sur de longues lignes droites dont l’asphalte usé brille comme une vieille piece de monnaie trop lustrée.Nous n’avons plus croisé de touriste depuis une semaine et notre arrivée dans ces villages ignorés dont le nom ne figure pas sur nos cartes crée a chaque passage une certaine effervescence, semblant indiquer la rareté du visage de l’étranger.
En meme temps ici, aucun site a visiter, rien d’autre que des stations d’essence, des épiceries, des vendeurs de cordes, de bidons en plastique, de pinces a linge, de casseroles et de tuyaux. On trouve beaucoup de garagistes aussi, parfois des hotels desaffectés mais ouverts quand meme et quelques buvettes a thé.
Quelque part entre Erzurum et Agri
Les deux éternelles questions s’enchainent : ‘’where are you from’’, ‘’what’s your name ?’’:
Et personne ne comprend pourquoi une japonaise (tout le monde prend Estelle pour une japonaise) et un barbu (moi maintenant) portant un drapeau inscrit ‘’Belgium’’ (on a gardé le fanion de nos deux généreux donnateurs de vélos Anne-Marie et Benjamin) se déclarent etre francais.
İls ne comprennent pas non plus pourquoi nous voyageons en vélo. İci, on roule en vélo quand on ne peut pas s’acheter une mobylette ou ue moto ou une voiture enfin n’importe quel véhicule a moteur. Avoir un vélo, c’est presque dégradant en tout cas pas du tout valorisant et ‘’l’Européen étant riche’’, pourquoi voyager en pauvre ?
De notre coté, beaucoup de choses nous échappent :
Pourquoi ces six hommes étaient assis les uns en face des autres sans parler et sans boire de thé pendant des heures dans une station d’essence au milieu de nulle part ?
Pourquoi tant de turques sont au bord de la route semblant ne rien attendre ?
Pourquoi Mehmet, assis sur son coussin sous le seul arbre de ce plateau désertique, passe la journée a embrasser le Coran et a nourrir un chien errant tout en nous offrant généreusement de nombreux thés ?
Mehmet avec le Coran a sa droite
Et que fait ce vieux monsieır avec ces trois veaux et son parapluie au bord de l’autoroute ?
Un vieux monsieur sur la 2x2 voies, ses veaux sont en bas a droite
Nous continuons donc a pédaler au milieu de ces points d’interrogations offrant notre béatitude aux montagnes usées par ce vent froid et sournois qui nous fait presque oublier la chaleur et les rayons ultra bronzants du soleil (altitude entre 1500 et 2300m depuis une semaine).
Mais nous gardons l’oeil vif a chaque approche de troupeaux de moutons, chevres ou vaches tres nombreux dans cette région.
En effet les chiens de berger, sorte de croisement inédit entre un chien tres méchant, un loup et une hyene se cachent derriere leurs betes attendant notre passage pour mieux nous courser.
Heureusement, quelques caillous suffisent a les repousser et nous continuons notre chemin.
Nous sommes aujourd’hui a Yuksekova en face du Mont Ararat, le sommet turc qui culmine a 5165m. Grandiose.
Au fond, on devine le Mont Ararat, (je reprends une photo demain si moins de nuages).
Demain on reprend la route vers l’İran dont la frontiere se situe a 40 km et nous serons trois avec Steph, encore un belge rencontré aujourd'hui et qui roule vers l'İnde.
En meme temps ici, aucun site a visiter, rien d’autre que des stations d’essence, des épiceries, des vendeurs de cordes, de bidons en plastique, de pinces a linge, de casseroles et de tuyaux. On trouve beaucoup de garagistes aussi, parfois des hotels desaffectés mais ouverts quand meme et quelques buvettes a thé.
Quelque part entre Erzurum et Agri
Les deux éternelles questions s’enchainent : ‘’where are you from’’, ‘’what’s your name ?’’:
Et personne ne comprend pourquoi une japonaise (tout le monde prend Estelle pour une japonaise) et un barbu (moi maintenant) portant un drapeau inscrit ‘’Belgium’’ (on a gardé le fanion de nos deux généreux donnateurs de vélos Anne-Marie et Benjamin) se déclarent etre francais.
İls ne comprennent pas non plus pourquoi nous voyageons en vélo. İci, on roule en vélo quand on ne peut pas s’acheter une mobylette ou ue moto ou une voiture enfin n’importe quel véhicule a moteur. Avoir un vélo, c’est presque dégradant en tout cas pas du tout valorisant et ‘’l’Européen étant riche’’, pourquoi voyager en pauvre ?
De notre coté, beaucoup de choses nous échappent :
Pourquoi ces six hommes étaient assis les uns en face des autres sans parler et sans boire de thé pendant des heures dans une station d’essence au milieu de nulle part ?
Pourquoi tant de turques sont au bord de la route semblant ne rien attendre ?
Pourquoi Mehmet, assis sur son coussin sous le seul arbre de ce plateau désertique, passe la journée a embrasser le Coran et a nourrir un chien errant tout en nous offrant généreusement de nombreux thés ?
Mehmet avec le Coran a sa droite
Et que fait ce vieux monsieır avec ces trois veaux et son parapluie au bord de l’autoroute ?
Un vieux monsieur sur la 2x2 voies, ses veaux sont en bas a droite
Nous continuons donc a pédaler au milieu de ces points d’interrogations offrant notre béatitude aux montagnes usées par ce vent froid et sournois qui nous fait presque oublier la chaleur et les rayons ultra bronzants du soleil (altitude entre 1500 et 2300m depuis une semaine).
Mais nous gardons l’oeil vif a chaque approche de troupeaux de moutons, chevres ou vaches tres nombreux dans cette région.
En effet les chiens de berger, sorte de croisement inédit entre un chien tres méchant, un loup et une hyene se cachent derriere leurs betes attendant notre passage pour mieux nous courser.
Heureusement, quelques caillous suffisent a les repousser et nous continuons notre chemin.
Nous sommes aujourd’hui a Yuksekova en face du Mont Ararat, le sommet turc qui culmine a 5165m. Grandiose.
Au fond, on devine le Mont Ararat, (je reprends une photo demain si moins de nuages).
Demain on reprend la route vers l’İran dont la frontiere se situe a 40 km et nous serons trois avec Steph, encore un belge rencontré aujourd'hui et qui roule vers l'İnde.